Et si vous vous perdiez en forêt?
Vous est-il déjà arrivé de vous perdre en forêt? Comment avez-vous réagi? Que ce soit pour quelques minutes ou pour quelques jours, se perdre est déroutant! N’étant pas quelque chose que l’on prévoit, mieux vaut avoir d’avance un minimum de connaissances.
Tout d’abord, il faut savoir que selon la température, nous sommes à risque en seulement trois heures de succomber à l’hypothermie ou à l’hyperthermie. Trois jours sans boire peuvent nous mener à une déshydratation mortelle. Puis, nous pouvons survivre 3 semaines sans nourriture. C’est étonnant non? Dans la vie de tous les jours, avec 3 repas et des collations, ça paraît impossible, mais le rythme de vie est beaucoup plus lent en nature et le corps se met à puiser dans nos réserves, même que, pendant un certain temps, on arrive à ne plus sentir la faim. C’est pourquoi on doit se concentrer d’abord sur la gestion de notre température corporelle et l’eau.
Mais commençons par le commencement! Vous êtes en randonnée ou à la chasse, vous vous êtes enfoncé dans la forêt pour aller voir quelque chose, pas si loin du sentier, il vous semblait, puis vous vous retournez pour rebrousser chemin, mais plus rien ne se ressemble. Tous les arbres paraissent identiques, vous réalisez que vous vous êtes peut-être perdu et les vertiges vous prennent. Que faites-vous? Vous partez à courir dans tous les sens en prenant la mauvaise direction et en vous enfonçant encore plus? Mais non, vous aurez lu cet article, alors vous saurez qu’il faut garder son calme, peut-être même s’asseoir pour laisser s’éteindre les vertiges et prendre le temps de bien analyser l’environnement autour de vous. Tentez de trouver des points de repère, un arbre croche, une grosse roche, un champignon coloré, vos traces de pas ou la végétation que vous avez piétinée. Si vous ne reconnaissez toujours rien et que votre cellulaire est hors d’ondes ou à plat, vaut mieux rester sur place que de tenter de retrouver votre chemin, à moins d’avoir de solides compétences d’orientation en forêt et une idée générale de la cartographie du lieu. Avoir un sifflet sur soi peut permettre d’attirer l’attention des possibles passants de manière plus prolongée et ainsi éviter d’éreinter votre voix.
Ensuite, il convient de faire l’inventaire de ce que vous avez sur vous, une gourde, des allumettes, un couteau, des vêtements supplémentaires, une barre d’énergie et, etc. Savoir quels outils vous avez en votre possession vous sécurisera et vous aidera à prendre les décisions en conséquence.
Le choix d’abris se fera selon le temps qu’il vous reste avant la noirceur. Vous pouvez construire un petit abri avec des branches et beaucoup de feuilles mortes. Évitez les feuilles vertes, car elles sont pleines d’humidité et ne seront pas aussi efficaces que les feuilles mortes pour vous tenir au chaud. Ce genre de refuge vous aidera non seulement à être à l’abri des intempéries, mais également à établir une barrière de sécurité contre d’éventuels animaux nocturnes. Si le temps vous manque, vous pouvez simplement vous faire un très gros tas de feuilles mortes, comme celui dans lequel les enfants sautent à l’automne, et vous y submerger complètement, même la tête. Vous verrez qu’en seulement quelques minutes, la température augmentera. S’il vous manque de temps et de matériaux, vous pouvez remplir au maximum vos vêtements avec des feuilles mortes. Vous créerez ainsi une couche d’isolation contre les éléments et cela vous permettra de garder votre chaleur. L’hiver, même un petit fort en neige, vous protègera au moins du vent.
Il est important de boire régulièrement pour éviter la déshydratation et les maux de tête. Cependant, il est primordial de s’assurer que l’eau est belle et bien potable. Il y a de nombreuses bactéries dans l’eau des lacs, étangs et cours d’eau, ces bactéries peuvent être nocives pour vous, alors il convient de faire bouillir l’eau au moins une minute avant de la consommer. L’eau provenant de la pluie ou la neige peut être bue sans avoir été bouillie, mais comme cette eau ne contient pas de minéraux, elle n’est pas une solution à considérer à long terme.
Ce ne sont que quelques techniques, il en existe encore une tonne d’autres! Avec beaucoup de pratique, il est même possible de faire du feu efficacement et sans aucun outil. Somme toute, vous connaissez maintenant quelques règles de bases qui vous permettront de poser les gestes adéquats en attendant les secours.
Jessica Bertolacci, Espace Pekan
Cet article a été écrit pour le Journal Le Fidor de Saint-Élie-de-Caxton, dans la première édition.